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Coyne jenn
Editor / Progressive Dairy

Albert Cousineau a récemment accroché ses couteaux à onglons et sa meuleuse après une impressionnante carrière de 42 ans dans le domaine. Depuis le 1er janvier, et près de 200 000 vaches plus tard, Cousineau, l’un des pareurs d’onglons les plus connus de l’Ontario, a pris sa retraite après avoir vendu son entreprise à son fils, Joël.

Jenn Coyne, éditrice pour Progressive Dairy, s’est entretenue avec Cousineau pour en apprendre davantage sur sa carrière dans le domaine du soin des onglons.

Parlez-nous de votre carrière comme pareur d’onglons

COUSINEAU : J’ai commencé en 1980, à l’âge de 27 ans. Mon épouse et moi étions propriétaires d’une ferme laitière, mais nos affaires n’allaient pas très bien. Je cherchais un emploi à mon compte, et un ami m’a suggéré de commencer à tailler des sabots dans le sud-ouest de l’Ontario. J’ai passé une semaine avec Hank Vanderpost, qui m’a appris à tailler les onglons avec un marteau et un burin. [Vanderpost] m’a appelé en novembre, et on a eu une belle discussion.

J’ai travaillé comme ça pendant près de 20 ans. Puis, j’ai acheté une cage de parage avec une table basculante, que j’ai utilisée pendant environ huit ans, avant de changer pour une cage qui permet de faire la taille des vaches debout. À ce moment, mon fils entrait sur le marché du travail et il m’a demandé s’il pouvait tailler des sabots avec moi. Il a commencé à travailler avec moi il y a 16 ans. Nous avons parcouru tout l’Ontario et le nord-ouest du Québec. Il y a quatre ou cinq ans, nous avons acheté un modèle de cage de parage plus récent, muni d’un système hydraulique.

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La première année de ma carrière, je taillais en moyenne 15 à 20 vaches par jour. Aujourd’hui, on peut faire le taillage de 20 à 25 vaches par heure. C’est comme passer d’une carriole attelée avec un cheval à l’automobile.

Quand avez-vous officiellement pris votre retraite?

COUSINEAU: J’ai officiellement pris ma retraite le 6 décembre 2022, mais Joël a repris l’entreprise le 1er janvier. La dernière ferme où j’ai travaillé est également la toute première ferme où je suis allé il y a une quarantaine d’années, dans le nord-ouest du Québec. À l’époque, c’est le grand-père de l’actuel producteur qui m’avait embauché.

57168-coyne-1.jpgAlbert Cousineau a commencé sa carrière avec un marteau et un burin. Plus tard, il a adopté les technologies modernes pour offrir des services de soin des onglons aux fermes laitières. Photo fournie par Albert Cousineau. 

Quand vous repensez à vos années comme pareur d’onglons, comment la profession a-t-elle changé depuis que vous avez commencé en 1980?

COUSINEAU: Les pareurs d’onglons peuvent suivre un cours sur la taille des sabots, mais on ne nous enseigne pas les relations publiques, ou comment entretenir des relations et communiquer avec les agriculteurs. J’ai toujours voulu former les agriculteurs, mais je ne voulais pas non plus leur dire comment faire leur travail. Aujourd’hui, il existe des conférences et des rencontres pour apprendre à communiquer avec les gens. La communication est un élément tellement important dans le secteur.

Décrivez-nous un des moments les plus mémorables de votre carrière

COUSINEAU:  Pendant les 20 premières années de ma carrière, j’étais souvent sur la route. Je mangeais et je dormais chez les agriculteurs.

Une fois, je suis allé travailler chez un agriculteur dont l’épouse était enceinte. Quand j’ai appelé pour prendre rendez-vous, le producteur m’a dit : « Mon épouse devrait accoucher d’un jour à l’autre, mais viens quand même. » Le jour venu, nous faisons la taille des onglons, puis nous rentrons à la maison pour la soirée. À 2 heures du matin, j’entends frapper à la porte de ma chambre. L’agriculteur me dit : « Albert, mon épouse va avoir le bébé. Accepterais-tu de garder nos autres enfants? Ma belle-mère sera là demain matin à la première heure. » Donc, j’ai gardé les enfants.

Je ne pense pas que je connais un autre pareur d’onglons qui peut dire qu’il a gardé des enfants dans le cadre de son travail. Ils m’ont confié leurs enfants. Quand on travaille chez des agriculteurs, qu’on mange et qu’on dort sur place, on apprend à connaître les gens et les familles, et on voit aussi les enfants grandir.

Selon vous, quelle est la meilleure amélioration que vous avez apportée à votre entreprise et qui a contribué à sa longévité dans le secteur laitier?

COUSINEAU:  Quand je suis passé du marteau et du burin à la table basculante, puis à la cage de parage debout. Mais l’acquisition de la cage de parage Appleton est certainement un moment important. Cette cage est tellement bien adaptée aux vaches.

Qu’est-ce qui va vous manquer le plus du parage des onglons et de votre carrière dans l’industrie?

COUSINEAU: L’odeur des sabots. Chaque étable a une odeur différente.

Comment s’est déroulé le transfert de l’entreprise à votre fils et qu’est-ce que ça représente pour vos clients de longue date?

COUSINEAU: Lorsque Joël s’est joint à moi, nous savions qu’il y aurait un transfert. Je pense que les clients vont apprécier la continuité puisque ce seront essentiellement les mêmes personnes qui iront à la ferme. Mon fils m’a demandé de prendre ses rendez-vous, et donc je fais son horaire et j’achète son matériel.

Il reste encore quelques fermes où j’allais il y a 42 ans et où Joël continue d’aller. C’est toujours agréable d’aller quelque part où on est traité davantage comme de la famille ou un ami, plutôt que comme un simple fournisseur de services.

Quels sont vos projets pour la retraite? 

COUSINEAU: Je ne suis pas un grand voyageur, je ne suis jamais sorti de l’Ontario et du Québec. Mon épouse aimerait voyager. Je pense que nous allons commencer par visiter le Canada et puis, qui sait, peut-être que nous aurons la piqûre du voyage. J’ai également offert à quelques fermes locales d’aller conduire des tracteurs.