Pour lire cet article en anglais, cliquez ici.

Dekraker kiley
Kiley deKraker was a summer student through the Ontario Ministry of Agriculture, Food and Rural A...
Avalon Philips was a summer student through the Ontario Ministry of Agriculture, Food and Rural A...
Heeg anita
Feed Ingredients and Byproducts Specialist / OMAFRA
Wright tom
Dairy Cattle Specialist / OMAFRA
Dairy Specialist / OMAFRA

L'évaluation de l'état de chair des bovins laitiers est un outil de gestion important sur les fermes laitières. Il est utilisé pour favoriser l'atteinte des objectifs de reproduction et éviter les maladies métaboliques, comme l'acétonémie et la stéatose hépatique. Au fil des années, les cotes d'état de chair recommandées lors du vêlage ont diminué, et la recommandation à cet effet sera probablement révisée dans le prochain Code de pratiques, qui devrait être publié dans les mois à venir.

Dans ce contexte, il était important de déterminer l'état de chair des vaches taries afin d'établir l'état de situation actuel. Selon la version préliminaire du Code de pratiques publiée l'année dernière, on s'attend à ce que les nouvelles recommandations soient plus faibles que dans le document actuellement en vigueur. 

La recommandation actuelle pour les vaches taries se situe entre 3,25 et 3,75, tandis que la nouvelle recommandation serait de 2,75 à 3,25. L'objectif du présent projet était de déterminer la cote d'état de chair des vaches taries dans un échantillon des troupeaux laitiers de l'Ontario. Pendant la durée du projet, qui s'est échelonnée de juin à mi-août 2022, 31 fermes de différentes tailles et avec différentes régies ont été visitées.

La taille des fermes variait de 45 vaches en lactation à 600 vaches en lactation, avec une moyenne de 192 vaches par troupeau. Les fermes qui ont accepté de participer au projet étaient équipées de robots, de stalles attachées ou de salons de traite. Dans les fermes à stabulation entravée ou avec un salon de traite, la traite était effectuée deux ou trois fois par jour. Il importe de noter que la taille des fermes de notre échantillon était supérieure à la taille moyenne des fermes en Ontario (95 vaches en 2021) et qu'il comportait une proportion plus importante de fermes équipées de robots.

Advertisement

0123FR-dekraker-fg1.jpg

Un court sondage a été réalisé avec les producteurs pour déterminer combien d'entre eux utilisent actuellement les cotes d'état de chair et leur niveau de connaissances à cet égard. Neuf des fermes participantes notent régulièrement les cotes, tandis que 71 % ne le font pas. Entre 6 et 45 vaches taries ont été évaluées par ferme, avec une moyenne de 20 vaches par ferme et pour un total de 620 vaches.

 Les évaluations visuelles ont été réalisées par deux observateurs formés qui étaient chargés de noter les vaches pendant qu'elles se déplaçaient dans l'enclos. Un système de notation conçu par Elanco et basé sur l'échelle de Ferguson/Edmonson, où 1 équivaut à émaciée et 5 à obèse, a été utilisé pour évaluer chaque vache avec une précision de 0,25 point. Pour aider à réduire le biais de l'observateur, le côté gauche de chaque vache a été évalué en même temps et sans échanges entre les observateurs. Chaque évaluateur a été formé avec l'aide d'un étudiant postdoctoral de l'Université de Guelph possédant de l'expérience avec les cotes de chair. Avant le début du projet, les évaluateurs ont pu pratiquer et réviser les critères sur six fermes afin d'assurer la précision et la répétabilité de l'étude. Des exemples des différentes cotes évaluées pendant l'étude sont présentés sur les photos ci-jointes.

0123FR-dekraker-1.jpgLa cote de cette vache est de 2,5. Ses hanches, ses ischions et ses côtes sont très proéminents et on peut voir ses vertèbres. Photo de courtoisie.

0123FR-dekraker-2.jpgLa vache B présente une cote idéale de 3. Ses hanches et ses ischions sont visibles, mais on observe une certaine couverture de gras. Ses bouts de côtes sont visibles, sans être proéminents.  Photo de courtoisie0123FR-dekraker-3.jpgLa vache C présente une cote de 4+. Ses hanches et ses ischions sont peu visibles et on ne voit pas ses côtes. Elle présente une bonne couverture de gras.  Photo de courtoisie.

Les résultats démontrent que la cote d'état de chair globale moyenne des vaches taries ayant fait partie de l'étude était de 3,23 plus ou moins 0,32. Onze fermes présentaient une cote moyenne supérieure à 3,25, qui est la limite supérieure des nouvelles recommandations. Parmi les vaches évaluées, environ 57 % des vaches se situaient dans la cible pour les vaches taries de 2,75 à 3,25, 40 % étaient au-dessus et 3 % étaient en dessous. Même si la majorité des vaches répondaient aux nouvelles recommandations, un nombre significatif démontrait un état de chair trop élevée. Les vaches qui commencent la période de tarissement avec une cote de plus de 3,5 risquent de réduire leur consommation volontaire de matière sèche (CVMS) au vêlage, ce qui augmente les dangers de maladies métaboliques et de dystocie. À l'opposé, les vaches affichant une cote trop faible, soit de moins de 2,5, sont également à risque de développer des problèmes de santé, de produire un colostrum de moins bonne qualité et de présenter un système immunitaire plus faible. Les vaches présentant une cote d'état de chair faible au vêlage risquent également de la diminuer en dessous de 2,0 en début de la lactation. Dans cette situation, des mesures correctives doivent être prises.

Le questionnaire a révélé que durant la période de tarissement, 90 % des producteurs avaient comme objectif de maintenir l'état de chair, plutôt que de l'augmenter ou de le diminuer. Des études montrent que d'importants changements de la cote d'état de chair à la fin de la période de tarissement peuvent affecter non seulement la vache, mais également le veau. La gestion de l'alimentation pendant la lactation et la période de tarissement joue un rôle dans l'atteinte des objectifs d'état de chair au vêlage.

Alors même que le Code de pratiques met à jour ses recommandations pour la cote d'état de chair des vaches taries et en transition, les pratiques de régie observées l'été dernier en Ontario révèlent que les fermes se rapprochent plutôt de la limite supérieure des recommandations anticipées. En diminuant l'état de chair des vaches taries autour de 3, les producteurs pourraient observer une diminution des maladies métaboliques et des dystocies, favorisant ainsi une transition tout en douceur pour assurer une productivité optimale de leur troupeau laitier.