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Si elle jouait au baseball, Mère Nature serait lanceuse. Face à sa sélection de balles courbes, de changements de vitesse et de balles rapides, ses adversaires au bâton ne savent jamais ce qui s’en vient jusqu’à ce qu’il soit trop tard.
Chaque événement météorologique inattendu – une sécheresse, une vague de chaleur, une période de froid ou tout autre événement imprévisible – a un impact sur vos cultures. Les rendements, la valeur nutritive et l’hygiène des aliments peuvent tous être affectés, ce qui rend unique d’année en année le produit final que vous récoltez de votre champ.
Gardez les yeux sur la balle
Vous avez consacré énormément de travail à votre culture d’ensilage cette année, faisant tout ce qui était en votre pouvoir pour vous assurer d’atteindre le seuil idéal où le rendement espéré se combine à la qualité de l’ensilage.
Malheureusement, les balles courbes de Mère Nature vous ont peut-être mis au défi avec une variabilité que vous ne pouviez tout simplement pas contrôler. Lorsqu’il est question de l’alimentation des vaches – ces championnes de la constance et de la régularité – il est essentiel d’identifier et de comprendre la variabilité avec laquelle vous êtes aux prises puis de faire de votre mieux pour y faire face afin de maintenir vos vaches en bonne santé et performantes au plus haut niveau.
Certaines années, la sécheresse affecte beaucoup le rendement et la qualité de l’ensilage. L’impact de la sécheresse sur une culture de maïs dépend du moment où survient le temps sec et de son lien avec le développement de l’épi. Le stress dû à la sécheresse qui survient au stade de la formation des soies et des panicules peut grandement nuire à la pollinisation des grains et à leur remplissage. Moins de grains pourrait signifier moins d’amidon et moins de matière sèche totale récoltée par acre.
Une sécheresse survenant en dehors de cette période peut avoir quant à elle un impact plus important sur la croissance et le développement de la partie fourragère du plant de maïs. Dans les zones touchées par la sécheresse, je vous recommande de surveiller de près la digestibilité de l’amidon et des fibres. L’année dernière, la sécheresse était omniprésente dans une grande partie des États-Unis et la digestibilité de l’amidon s’y est avérée nettement inférieure à celle des années précédentes.
La sécheresse peut également augmenter le risque de contamination de vos ensilages par les mycotoxines. Les plantes stressées par la sécheresse n’ont pas la capacité de combattre les diverses moisissures qui prolifèrent au champ, dont beaucoup peuvent produire ces composés nocifs. J’ai vu de nombreux troupeaux luttant contre les mycotoxines présentes dans la récolte d’ensilage de maïs de 2022.
De mes discussions avec des producteurs et des nutritionnistes de partout au pays, il ressort que la sécheresse affecte différemment les cultures de chacun. Certaines régions connaissent des concentrations d’amidon et des rendements totaux inférieurs aux attentes. D’autres sont confrontées à des problèmes d’hygiène alimentaire. Non seulement la récolte d’ensilage de maïs diffère d’une région à l’autre, mais vous avez peut-être aussi connu d’un champ à l’autre une grande variabilité dans la qualité et l’hygiène de l’ensilage. Gardez à l’esprit que les variations d’un champ à l’autre peuvent entraîner des changements spectaculaires dans la qualité de l’ensilage de maïs à mesure que vous progressez à travers la meule ou le silo couloir.
Élancez-vous
Cela dit, il est important de prendre les mesures nécessaires pour s’assurer que la variabilité potentielle de votre récolte d’ensilage ne compromette pas votre troupeau. Avant d’aborder les mesures que vous pouvez prendre, nous tiendrons pour acquis que vos ensilages ont été récoltés, inoculés, emballés et stockés correctement afin d’en optimiser la fermentation et l’inhibition des organismes pathogènes.
La première étape – et la plus évidente – consiste à vous assurer que vous testiez régulièrement vos fourrages pour la concentration en matière sèche, celle des nutriments et leur digestibilité ainsi que le nombre d’agents pathogènes qu’ils contiennent. Les tests au moment de la récolte offrent la possibilité de connaître la qualité et la digestibilité de l’ensilage entrant dans le silo et d’élaborer des plans pour l’alimentation à long terme.
N’oubliez pas que la digestibilité des fibres lors de la reprise sera très similaire à celle présente à la récolte. En revanche, la digestibilité de l’amidon, elle, s’améliorera à mesure qu’augmente la durée de stockage. Il est alors très important que vous testiez régulièrement les ensilages au fur et à mesure qu’ils sont donnés à vos vaches pour obtenir l’estimation la plus précise de la valeur nutritive réelle à ce moment précis. Si possible, la matière sèche doit être testée plusieurs fois par semaine. Votre nutritionniste peut vous aider afin de déterminer la fréquence d’échantillonnage optimale pour l’analyse des concentrations en nutriments et de la digestibilité de vos ensilages, ainsi que des paramètres importants liés à l’hygiène des aliments.
Même si la qualité du fourrage change tout au long de l’année, vous pouvez créer un troupeau résistant à cette variabilité en soutenant le rumen et la partie inférieure du tube digestif. Dans le rumen, soutenir les populations de bactéries bénéfiques, en particulier celles responsables de la digestion des fibres, tout en inhibant les populations d’organismes nuisibles est essentiel pour en optimiser la fonction et l’efficacité. Du côté du tube digestif, ce qui importe le plus est d’y contrôler les agents pathogènes, d’y lier les toxines et de prévenir la perméabilité intestinale.
Au cours des dernières années, nous en avons appris davantage sur les probiotiques de bacillus et leur capacité à soutenir le rumen et l’intestin postérieur d’une vache laitière. Des études récentes menées par notre entreprise ont montré que la technologie des produits de bacillus est la seule capable d’améliorer la résilience des troupeaux laitiers en contrôlant les agents pathogènes dans le rumen et l’intestin postérieur, en soutenant les populations de bactéries qui digèrent les fibres ruminales et en réduisant la perméabilité intestinale.
Dans ces études, il a été démontré que le soutien de la santé intestinale et l’amélioration de la résilience des animaux influencent directement les performances du troupeau, une augmentation de la production de lait et de l’efficacité alimentaire ayant été systématiquement observée.
Les glucides fonctionnels raffinés ou RFC (de l’anglais refined functional carbohydrates), hydrolysés par voie enzymatique à partir de la paroi cellulaire de la levure, constituent une autre technologie précieuse pour protéger une vache laitière d’un fourrage de qualité changeante et dont l’hygiène est variable. Les RFC de qualité supérieure présente une biodisponibilité élevée et aident à la digestion dans le rumen tout en protégeant simultanément l’intestin postérieur des agents pathogènes et des mycotoxines.
Lorsqu’il est question du contrôle des agents pathogènes, nous devons nous rappeler que la première étape est impérativement la prévention de la contamination de la nourriture saine. Il existe de nombreuses stratégies pour prévenir la contamination des aliments qui peuvent être mises en œuvre immédiatement avec peu ou pas d’impact financier. Le nettoyage de routine des godets et des pneus des tracteurs et le fait de s’assurer que les mangeoires sont exemptes de débris et d’aliments avariés sont deux exemples de la mise en place de bonnes stratégies.
Devant Mère Nature qui nous lance des balles courbes, nous sommes en contrôle de certains aspects de la production et de la gestion de l’ensilage.
Malheureusement, plusieurs facettes demeurent hors de notre contrôle. Malgré tous nos efforts, les problèmes de qualité du fourrage et sa variabilité imprévue peuvent s’insinuer et engendrer un impact sur la santé et les performances des animaux. Lorsque cela se produit, il est essentiel de renforcer le rumen et le gros intestin de la vache afin de minimiser les impacts de cette variabilité sur la productivité et la rentabilité de votre ferme laitière.
Ben Saylor est le Gestionnaire des services techniques chez Arm & Hammer Animal and Food Production.